Les évènements hors de Mondovi   La pèriode de 1911 à 1920.       
 

1914 - 155 000 Européens d'Algérie et 170 000 musulmans partent pour la Grande Guerre.
 
 





                 Histoire du village année par année.            La pèriode de 1911 à 1920.
 1914 - La Grande Guerre
 
 Les Mondoviens morts au cours de la Grande Guerre.
 
1918 - De la cigogne de la guerre à celle de la paix.
 
1920 - Création de la Tabacoop
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En 1914 seules une dizaine de colons parmi ceux débarqués en 1848 possèdent encore des terres . Par ailleurs une quarantaine de jeunes héritiers ou gendre des pionniers se sont installés au village.

Petit à petit ces colons tenaces et les Européens qui les ont rejoints, essentiellement des Italiens et des maltais, intègrent l'idée que le pays qu'ils occupent est une partie indissociable de la France, leur patrie.

Au village la vie est douce. Comme chaque année la cigogne est revenue occuper son nid sur le toit de l'église. Ici les congés n'existent pas. En ce début août les activités agricoles battent leur plein lorsque le quatre août les mondoviens apprennent que la guerre est déclarée.

Comme sur tout le territoire français dans les jours qui suivent les Européens d'Algérie sont mobilisés. 155 000 hommes partent sur le front, 22 000 mourront au champ d'honneur.

Dès les premiers jours d'août les régiments d'infanterie sont sur le front pour se livrer à la grande bataille de Lorraine autour du village de DIEZE. C'est la que mourra le premier mondovien..il s’agit de HUE

Presque en même temps se déroule la première bataille de la Marne. Les zouaves occupent les premières lignes au niveau du village de CROUY qui est soumis à de violents bombardements. C'est sans doute sous ces bombardements que mourut le jeune ISTRIA.

En septembre 1914 le troisième zouave et le troisième tirailleur font des charges furieuses pour bloquer l'ennemi sur les rives de l'Oise. Les soldats allemands repoussés se replient en incendiant l'église de Tracy. C'est dans ce village en ruines quePAVET Paul trouvera la mort à 20 ans..

En octobre 1914 CAMUS Lucien, blessé est transporté à l'hôpital 302 de Saint-Brieuc au il mourra.

Dans le même temps les Allemands continuent d'avancer en Belgique. Le quatrième zouave tente de défendre les positions Joachim ROMBOLI fait partie des troupes envoyées sur le front belge.

En décembre 1914 les Allemands sont dans le Pas-de-Calais défendu par le régiment de troisième zouave dans lequel a été incorporé COTI  Jacques Antoine qui ne verra pas les premiers jours de 1915.

La dernière victime de l'année 1914 finira ses jours dans un hôpital belge.

L'année 1915 débutera par des combats d'artillerie dans le Pas-de-Calais. Au cours de ces combats Jean-Baptiste FISCHER trouve la mort dans le village d'Ecurie.

D'autres villages seront entièrement détruits tels que le Mesnil les hurlu dans la Marne où périt CASSIN Albert.

PERALDI Paul François était en garnison avec le premier régiment de zouave en Belgique à Newport les bains. Engagé volontaire il paya de sa vie son engagement pour la France.

Un autre combat conduisit des mondoviens en Turquie pour la bataille des Dardanelles. POLI Fortuné en fut la première victime. Suivirent FRENDO Vincent et BUSSUTIL Marius.

Pendant ce temps dans les tranchées du Bois Saint-Marc les Français défendent le village qu'ils ont repris de justesse en septembre 1914. Parmi eux LARBI Ben Mohamed.

L'été 1915 passera sans victime jusqu'au 25 septembre. Les combats se poursuivirent pourtant et virent  la disparition de MATTE Max.

A Douaumont la bataille de Verdun dura de février à décembre 1916. Elle fit plus de 300 000 morts, 143 000 Allemands et 163 000 Français parmi lesquels FAHOUD Mohamed et CASSARD Alfred.

Pendant ce temps FRENDO Vincent disparaissait dans les Dardanelles en juin 1915. Puis, un mois après ce fut le tour de BOUDJIMA  Ben Aïcha. LOUNIS Areski  a fini ses jours à Lübeck on ne sait dans quelles circonstances alors que dans la région de Verdun les combats se sont déplacés dans le village de Louvemont où décédera le jeune COUTRI, 24 ans.

Six jours après on transportera à l'hôpital temporaire de Revigny MABROUK Ben Aïcha

Bien que moins intenses en 1917 les combats dans la région de Verdun continueront à faire des morts tel CEZARD Maurice dans les tranchées du Mort Homme.

En mars et avril 1917 deux mondoviens décèderont des suites de leurs blessures.

En 1918 le 5 avril on se bat encore dans la région de Verdun.

SAOULI Kemissi meurt à Lachalade où il où il repose toujours dans la nécropole rassemblant les tombes des victimes. Le même jour ABIDI  Larbi  rend l'âme dans les tranchées de Pressoir de Roye dans l'Oise.

La dernière victime dont la date est connue a été LECAS Henri Jean.

Quatre mois après la mort de Lecas, l’Armistice est signé en forêt de Compiègne.

Les mondoviens sont heureux que la guerre s'achève.  A la joie de retrouver les rescapés se mêle tout de même un sentiment d'amertume devant les morts et les dégâts occasionnés par le conflit

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    Les Mondoviens morts au cours de la Grande Guerre.
 
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Les Mondoviens morts en 1914-18


 
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   1918 - De la cigogne de la guerre à celle de la paix.
 

insignes des escadrilles de spad
Reproduction du journal "L'Illustration" (6 juillet 1918)




6 juillet 1918, la guerre est sur le point de se terminer, l’hebdomadaire « L’Illustration » N°3931 consacre une page entière aux quatre escadrilles composées de « SPAD », les célèbres avions de chasse français de 1918. Ces quatre escadrilles constituent le groupe des cigognes et leurs insignes sont bien sûr des cigognes. Ce volatil pris pour emblème par l’aviation, sans doute en raison de son aisance dans les airs, a fait partie de la vie du village français.


Bi-plan SPAD 1918
Avion "SPAD" de 1918

Tournoyant autour de l’église, une cigogne a surpris ce matin ceux qui se sont levés tôt pour aller travailler. Elle a repéré le nid qu’elle avait abandonné à l’automne. Est-ce vraiment celle qui a quitté le village à l’automne dernier ?

Peut-être pas. On dit cependant que la cigogne a une mémoire visuelle hors du commun. Ils se pourrait donc qu’elle ait reconnu la demeure où ses petits sont nés l’an dernier.

A Mondovi, deux nids faciles d’accès pour l'oiseau ont toujours existé : l’un sur le toit de l’église, l’autre sur celui de la Tabacoop.

Cliquez pour voir la cigogne.Cliquez

Les cigognes émigrent à l’automne pour revenir dès le mois de février. Leur voyage a lieu le plus souvent la nuit. Lorsque les mondoviens les aperçoivent c’est le signe que le printemps n’est pas loin. Elles arrivent gracieuses sans même bouger leurs larges ailes blanches aux bouts décorés de noir. Elles tournoient sur le nid et finissent par se poser pour faire l’état des lieux. Tout l’hiver les nids abandonnés ont subi l’agressivité des intempéries. Il faut les restaurer. Pendant une bonne semaine,  c’est un ballet incessant accompagné de la musique des groupes de moineaux  qui sentent que les beaux jours sont bientôt là. Se servant de leur bec de corail les cigognes transportent toutes sortes de branchages et les agencent de façon méthodique pour restaurer la demeure qui  recevra les œufs à couver. C’est le mâle qui se charge de la plus grosse restauration. La femelle s’occupe des finitions. Les nids tiennent comme par miracle sur le fait du toit. Ils sont pourtant là depuis longtemps et c’est là que naîtront les cigogneaux.


Cigogne
 

En Algérie, la cigogne comme les hirondelles sont des oiseaux sacrés qui sont sensés apporter du bonheur. Malheur à ceux qui oseraient les chasser. Debout sur une patte elles se font parfois remarquer en renversant leur cou dans les épaules tout en regardant le ciel. Elles jouent alors des castagnettes en claquant du bec comme pour saluer le congénère qui se pose à côté d’elles dans le nid. Ces craquètements bruyants se font aussi, entendre lorsqu’il y a querelle au sein du couple.

Une année une cigogne n’a pas suivi ses congénères vers d’autres pays chauds. Elle a passé tout l’été déambulant dans l’enceinte de la Tabacoop. Elle était sans doute blessée. Ne pouvant pas prendre son envol, elle n’avait pas eu d’autres choix que de se familiariser avec les hommes qui l’entouraient et qui allaient même jusqu’à la toucher et la caresser. Parmi les curieux qui l’entouraient, il y avait des militaires mécaniciens qui n’avaient pas toujours les mains propres. Le blanc des plumes perdit petit à petit de son éclat jusqu’à devenir d’un gris sale bien foncé.


Timbre

On sait que les oiseaux se nourrissent de toutes sortes d’insectes ou de vermisseaux. La cigogne a besoin de proies plus importantes. Elle se nourrit de petits rongeurs, de vers de terre, de grenouilles, d’escargots. Notre cigogne handicapée se nourrissait de ce qu’elle trouvait ou ce qu’on lui offrait. Un jour je l’ai vue avaler un moineau entier que je venais de tuer. Le pinçant avec le bout du bec elle l’envoya avec dextérité au fond de sa gorge. Puis je vis la proie descendre le long du cou marqué d’une boursouflure comme une sorte d’hernie.

A la différence des hirondelles qui se rassemblaient sur les fils électriques avant de nous quitter, les cigognes partaient discrètement sans même qu’on s’en aperçoive dès les premiers signes du mauvais temps. Comme pour leur arrivée cela se faisait la nuit. Guidées par leur instinct et un sens que l’homme ne possède pas elle savait alors trouver le chemin qui les conduisait vers d’autres  pays chauds en prenant la direction du sahara.



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   1920 Création de la Tabacoop
 

Création de la Tabacoop.
Tabacoop (vue aérienne)

                             La Tabacoop de Mondovi dont les immenses docks étaient situés à l’entrée Nord du village a été créée avant celle de Bône. L’inauguration de l’entreprise s’est déroulée durant l’année 1920.C’était la plus grande exploitation agricole du village. La culture du tabac était familiale. Le tabac couvrait 400 hectares de terre qui permettaient une production de 2000 à 4000 quintaux par an.


Création de la Tabacoop.
Les docks de la Tabacoop vus de l'entrée Nord du village.

Chaque année les planteurs ( khaddarts) amenaient leur tabac à l’entreprise qui se chargeait de le conditionner avant de  le vendre.Le personnel permanent comptait environ une cinquantaine de personnes.

Cent à 200 personnes étaient embauchées chaque année  pendant environ 6 mois durant la période de réception du tabac.

Outre son activité économique, la Tabacoop a joué un rôle social très important au sein du village. L'entreprise a été un des moteurs essentiels à la vie de la cité.
 

LE TABAC en ALGERIE

Création de la Tabacoop.

 De toutes les cultures industrielles pratiquées en Algérie, le tabac était l'une des plus importantes. Elle occupait, en 1953, une superficie de 30 000 hectares et comptait jusqu'à 22 000 planteurs pour une production qui, les années favorables, tournait à 300 000 quintaux.

La Petite Kabylie et la région de Bône donnaient la plus grande partie des tabac à priser,  très appréciés des populations musulmanes.

Le tabac à fumer provenait essentiellement de Grande Kabylie, de la Vallée de la Sebaou, autour des centres de Saint-Pierre, Saint-Paul et de Belle-Fontaine ou encore de la plaine de la Seybouse, de Duvivier jusqu'à Guelma et La Calle. Léger et parfumé, il servait d'abord à la fabrication de cigarettes. De couleur jaune clair ou orangée, doté de larges feuilles aromatisées, il était utilisé en mélange avec certains tabacs étrangers.



Dès 1921, plusieurs unions de planteurs avaient vu le jour en Algérie, regroupées plus tard en trois grandes coopératives :
 
la Tabacoop de Bône et de Mondovi,
la Tabacoop kabyle
la Tabacoop de la Mitidja.

 Chacune d'entre elles avait à la fois une mission de qualité et de commercialisation. Celle de Bône fournissait des tabacs clairs séchés au soleil et celle de la Mitidja des produits déshydratés et aérés à l'ombre. Les docks de Bône, de Mondovi, de Camp-du-Maréchal, de Bordj Ménaïel et de Boufarik assuraient le conditionnement, l'emballage et le magasinage, tandis que la station expérimentale de Barral était chargée d'améliorer la qualité de variétés reconnues


Un peu d'histoire
-----------Les premières exploitations européennes se développèrent dans les environs d'Alger et plus particulièrement dans le Sahel. La province d'Alger resta d'ailleurs celle où le nombre des planteurs fut le plus grand et les surfaces plantées les plus étendues. Bientôt la culture se porta du côté de la Kabylie où les Musulmans se livraient de temps immémorial à la plantation de petits champs de tabac et la qualité s'améliora. La province de Constantine, à son tour, se livra surtout en milieu indigène, à des plantations aux environs de Bône et de La Calle où, non loin du littoral, existaient des sols excellents
Les Européens, en majorité espagnols, furent séduits par les bénéfices à réaliser. Malheureusement par suite d'arrosages abondants ils n'aboutirent qu'à produire des tabacs très aqueux, dont le feuilles séchaient mal et qui, au surplus, étaient sans saveur et brûlaient difficilement.

De 1939 à 1942, les superficies cultivées se sont à peu près maintenues. A cette date les planteurs se sont trouvés devant des conditions de culture et d'existence de plus en plus difficiles. Sur le plan agricole, ils manquaient fréquemment de moyens de labours et d'engrais ; sur le plan des conditions d'existence, il devenait souvent pour le cultivateur plus intéressant de s'adonner aux cultures vivrières plutôt qu'aux plantations de tabac. Ces cultures vivrières leur permettaient tout d'abord d'assurer la subsistance d'une famille en général nombreuse (la culture du tabac étant surtout pratiquée par des Musulmans) et d'écouler utilement le surplus de leurs productions. C'est ainsi qu'en 1945, année catastrophique, les récoltes de tabac tombèrent à 42.500 quintaux seulement.

C'est pour cela qu'en 1946 le Gouvernement Général de l'Algérie prit la décision d'attribuer aux planteurs un kilo de blé par kilo de tabac livré aux organismes stockeurs.





 
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